17 février 2012

VENDREDI 17 FEVRIER 2012 : LE MONT SION

Aujourd'hui, c'est le Mont Sion avec le cénacle et l'évocation de la Cène "le dernier repas" mais aussi la Pentecôte, l'église de la Dormition rappellant l'endormissement de la Vierge Marie, Saint Pierre en Galicante avec l'évocation du reniement de Pierre, du jugement du Christ et sa nuit chez Caiphe.
Puis après le déjeuner à la Maison d'Abraham, nous partirons pour Béthanie, le village de Lazare et de ses soeurs, Marthe et Marie. 

Ce vendredi matin, il fait frisquet dehors. Le fond de l'air est froid mais au moins il ne pleut pas. A 8h15, nous sommes dans le bus, direction le mont Sion. Nous descendons au niveau du parking de la porte de Sion et prenons à pied la direction du Cénacle. En passant nous regardons la porte de Sion criblée de balles (c'est une des 8 portes de la vieille ville). La frontière qui séparait les Jordaniens et les Israéliens passait jusqu'en 1967, et la guerre des six jour, devant la porte. La porte de Sion donne sur le quartier arménien avec la tour de David. La porte de Sion est aussi appelée porte de David car elle est proche du quartier Juif avec le mur des lamentations et du Mont Sion avec le tombeau de David et le cénacle.

Nous prenons la direction de l'église de la Dormition pour bifurquer vers le cénacle. C'est un bâtiment à 2 étages comprenant à l'étage le cénacle et au rez-de-chaussée, le cénotaphe du roi David.

Dans la rue, on peut voir une statue du roi David avec sa couronne sur la tête et sa harpe à la main.

Nous montons à l'étage où nous entrons dans la salle haute. Nous sommes les premiers ce matin. Nous découvrons une salle voutée de type croisé mais avec un mirab. Tony nous raconte que suivant la tradition (St Epiphane de Salamine 4è sicècle), l'empereur Hadrien trouva la ville de Jérusalem rasée à l'exception du cénacle. Le bâtiment de l'époque romaine puis byzantine fut détruit par les perses en 614. Le cénacle faisait alor partie de la basilique du saint-Sion visible sur la carte de Madaba. Les croisés bâtirent sur les ruines une église et un monastère dédié à Sainte Marie, Mater omnium ecclesiarum. Epargné par Saladin en 1187, il fut à nouveau détruit en 1219 par le sultan Malik-al-Mu'azzam Musa. Ce sont les franciscains qui restaurèrent le cénacle après son acquisition en 1335. Par la suite, les franciscains furent expulsés par les autorités ottomanes en 1523 et la salle transformée en mosquée. Des discussions sont en cours fin que le bâtiment leur soit restitué. Exceptionnellement, Jean-Paul II y célébra la messe lors de son pèlerinage en l'an 2000. Paul VI avait aussi visité le cénacle en 1964.

Nous nous asseyons pour écouter la lecture de l'Evangile (Jean 20:1-9) puis actes 2:2-3. Tony nous raconte combien dans ce lieu il avait ressenti le sens de l'épisode évangélique de la Pentecôte où au milieu des différents groupes de pèlerins, lisant dans leur langue l'évangile, chacun pouvait comprendre ce que disait son voisin comme à l'époque des apôtres. 

De plus en plus de groupe arrive. Nous en profitons pour redescendre et prendre la direction de l'église de la Dormition. Il fait de plus en plus froid et le vent est glacial. Nous somme emmitouflés dans nos vestes, parkas et couvertures.

Nous sommes heureux de nous engouffrer dans l'abbaye.Il fait chaud à l'intérieur et on est à l'abri du vent. Il fait vraiment bon. Nous allons dans l'église où nous nous asseyons pour écouter Tony nous parler de la Dormition de la Vierge Marie.

L'abbaye de la Dormition à Jérusalem est une abbaye bénédictine. Elle s'appelait Hagia Maria Sion (Sainte Marie de Sion) jusqu'en 2006 en souvenir de la basilique byzantine Hagia Sion (Sainte Sion) avant de prendre le nom de la Dormition depuis. L'église de la Dormition est une rotonde ornée dans son choeur par une très belle mosaïque de la Vierge à l'enfant. On descend ensuite à crypte par des escaliers en colimaçon où l'on peut voir une représentation statuaire de la Vierge endormie. Jean-Bernard nous fait remarquer que son visage n'a pas été représenté par celui d'une jeune femme mais par celui d'une femme âgée. Le visage semble illuminer d'une paix intérieure. Elle reflète une grande douceur. "Et Marie conservait toutes ces choses dans son coeur." (Luc 2, 18).  En contemplant son visage, on ne peut s'empêcher de penser au visage de Moïse qui illuminait de sa rencontre avec Dieu.


Tony nous emmène ensuite à l'église de Saint Pierre en Galicante. Le soleil est un peu revenu. Nous y allons à pied depuis l'abbaye de la Dormition.C'est une petite promenade de 5 minutes. Après être entrés, nous nous asseyons dans l'église (il n'y a pas encore de groupe) où Sr Hélène nous lit l'évangile de l'arrestation de Jésus et du reniement de Pierre. Nous faisons silence pour écouter Tony nous parler de l'histoire du lieu et de la maison de Caiphe, le grand prêtre. Nous en profitons pour faire quelques photos dans l'église qui est magnifiquement ornée de mosaïques.

Nous descendons ensuite vers la fosse située juste sous l'église intermédiaire ou la chapelle de la crypte où nous nous entassons pour écouter Jean-Bernard nous lire le psaume 88 sur le psautier placé là.


Car mon âme est rassasiée de malheur
et ma vie est au bord de l’abîme,
On me voit déjà descendre à la fosse …
Tu m’as mis au plus profond de la fosse,
en des lieux engloutis, ténébreux.


Puis tout d'un coups la lumière est coupée. Nous nous retrouvons dans un noir glacial pendant quelques minutes. C'est une drôle de sensation, en groupe, mais chacun isolé par l'obscurité. Cette obscurité est prenante. Nous faisons l'expérience de l'abandon qu'a subi notre Seigneur Jésus. Quels furent les sentiments de notre Seigneur Jésus quand il passa la nuit dans cette même fosse après son arrestation.Ô Seigneur, ne nous abandonne pas, car sans toi, vers qui irions-nous ?. La question nous est toujours posée : "Pierre, m'aimes-tu ?".

Nous remontons enfin à la lumière mais nous restons marqués par cette "nuit" dans la fosse.

Tony nous invite ensuite à nous promener en visitant les vestiges de l'église byzantine mais aussi à aller voir l'escalier Saint remontant au 1er siècle situé dans le jardin et qui reliait le Mont Sion à la partie basse de la ville et à la vallée du Cédron. C'est probablement par ici que Jésus et ses disciples étaient descendus au jardin des oliviers après le dernier repas. Quel émotion de regarder cet escalier et de se dire que Jésus y a mis ses pas. Qu'Il y a marché, il y a 2000 ans et qu'Il y marche encore et toujours aujourd'hui avec nous ! Bien sûr, l'accès est fermé pour le préserver mais quel magnifique signe de vie, après la fosse"de la mort", nous voyons ici préservé depuis 2000 ans, une trace matérielle de la résurrection. Le froid nous rappelle que nous sommes encore à la fin de l'hiver, mais le printemps est déjà annoncé. Le jardin est "vert " abondamment arrosé par les pluies de saison. Nous nous imaginons cet escalier entouré d'un jardin en fleurs, baigné par le soleil du printemps prochain.
Le saint escalier. Jésus l'a probablement emprunté pour aller aux jardins des oliviers après la Cène et après son arrestation avant son jugement par le Sanhédrin mais aussi pour aller chez Pilate après son arrestation et sa nuit dans la fosse.
C'est en ces lieux qu'eut lieu le reniement de Pierre.

Nous ne devons cependant pas faire attendre le bus car il doit nous ramener à la maison d'Abraham pour le déjeuner.

Après une bonne soupe et un bon repas (c'est toujours tellement bon à la Maison d'Abraham), à 14h, nous partons pour Béthanie. Il pleut à verse quand nous arrivons devant l'entrée de l'église des franciscains dédiée à Saint Lazare. Il fait frisquet. Heureusement, il y a une boutique juste à côté où nous nous engouffrons pour attendre la fin de l'averse. Chacun en profite pour faire quelques emplettes alors que les plus courageux partent visiter le "tombeau de Lazare". Les autres vont se recueillir dans l'église franciscaine et écouter Jean-Bernard nous lire le passage de la résurrection de Lazare (Jean 11:1-46).

Bien que situé à 2.7 km (15 stades) de la Vieille Ville, Béthanie (la maison des dattes), sur le versant Est du Mont des Oliviers (le versant qui regarde vers la mer Morte et le Jourdain), se trouve aujourd'hui en territoire Palestinien. A l'époque de Jésus, on faisait la distance entre Jérusalem et Béthanie en 1 heure environ, en passant par le mont des Oliviers.

Béthanie était le premier village sur la route de Jérusalem à Jéricho. Entre Béthanie et Jéricho, dans les massifs montagneux, la route très fréquentée par les voyageurs et les pèlerins étaient infestés de brigands (cela perdurait encore à l'époque de Saint Jérôme). Les prêtes et les lévites fréquentaient également souvent cette route ; suivant le Talmud, des 24 classes de prêtres et de lévites, plusieurs résidaient à Jéricho et des luttes de prééminences étaient fréquentes entre les prêtres de Jéricho et ceux de Jérusalem.

La visite est malheureusement écourtée à cause de la pluie et du froid. Nous nous engouffrons dans le bus pour rentrer à la Maison d'Abraham.Nous y arrivons vers 17h30. Nous en profitons pour aller nous promener dans le quartier de Ras-al-Amud près de la Maison d'Abraham et acheter quelques fruits surtout des fraises, des mandarines et des kakis. Un peu de vitamines par ce froid nous fait du bien.

Demain nous rendons visite à son excellence, Monseigneur SHOMALI, au Patriarcat Latin de Jérusalem pui nous irons visiter la basilique du Golgotha et le soir, nous avons un repas festif organisé au restaurant la Tente à Bethléem. La Maison d'Abraham fêtera durant cette soirée le départ de Soeur Martha prévu pour le samedi suivant.
















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