19 février 2012

DIMANCHE 19 FEVRIER 2012 : TAYBEH

7ème Dimanche du temps ordinaire
1ère lecture : Dieu pardonne les péchés d'Israël (Is 43, 18-19, 21-22, 24c-25)
Psaume : Ps 40, 2-3a, 4a, 5-6, 11a, 12a-13 R/ Guéris mon âme, Seigneur, car j'ai péché contre toi.
2ème lecture : Le "Oui" du Chrit commande notre loyauté (2Co 1, 18-22)
Evangile : Guérison d'un paralysé, signe du pardon des péchés (Mc 2, 1-12).


Départ à 8 heures aujourd'hui pour Taybeh, où nous assisterons à la messe dominicale célébrée par le père RAED ABU SAHLIEH curé de la paroisse catholique du village.
Nous arrivons à TAYBEH sous une petite pluie froide et un ciel gris. Les vitres du bus sont embuées. Petit épisode amusant sur la route, où notre chauffeur avait perdu notre guide Tony. En fait, il ne s'était pas bien compris pour le lieu du Rendez-vous. Du coups, on a tourné un peu en rond mais cela nous a fait visiter un quartier de la ville de Jérusalem que nous ne connaissions pas. L'essentiel c'est que tout soit rentré dans l'ordre et que  nous soyons bien arrivé à destination.
L'église nous accueille.Il y a encore peu de paroissiens mai les soeurs ont installé des braseros qui nous réchauffent rapidement. Cela nous fait du bien. La paroissiens arrivent petit à petit.

Le père RAED vient nous accueillir en français et s'excuse du fait que la messe sera dite en arabe. Cela ne nous dérange absolument pas. Nous sommes heureux d'être accueillis par les paroissiens du lieu, en ce lieu où Jésus vint pour se préparer à sa passion. Il nous présente l'icône de Notre-Dame d'Ephraïm tenant l'enfant Jésus dans une main et une grenade (le fruit) dans l'autre (comme le père Raed nous le rappelle régulièrement, tous les palestiniens ne sont pas des terroristes). Il nous explique qu'en orient la grenade est symbole de plénitude et de fécondité et qu'il est d'usage d'en offrir aux jeunes mariées (ce qui fait bien sourire certaines mamans du groupe au sujet de leur fille ou de leur belle-fille).

Il nous dit aussi que lorsque l'on ouvre une grenade, on trouve les grains sucrés au milieu d'une membrane très amère, que le fruit est aussi à l'image de la résurrection où Jésus devait passer par l'amertume de la mort pour atteindre la douceur de la résurrection.


Le père RAED nous rappelle que Ephraïm est cité 5 fois dans l'Ancien Testament et 1 fois dans l'Evangile de St Jean (11:54). C'était après la résurrection de Lazare. A l'époque de Jésus, Ephraïm se situait chez les samaritains et non en Judée. Jésus y était venu afin de se réfugier avant sa Passion.
Hasard du programme, c'est demain que nous visiterons l'esplanade du Temple, Sainte Anne, le lithostrotos et le mur des lamentations.
Dans l'Evangile de St Jean, il est écrit que Jésus y séjourna avec ses disciples, c'est-à-dire qu'il y resta quelques jours.
La messe est concélébrée par 4 prêtres du diocèse de Lyon. C'est une belle messe de rite latin accompagnée à l'orgue par soeur Victoire et par les belles voix des 2 chorales d'enfants et d'adolescents.
Après la messe, nous en profitons pour visiter l'église pendant que Tony nous improvise un Avé Maria sur le piano de l'église.

Nous rejoignons ensuite le Père RAED ABUSAHLIA dans son salon d'accueil décoré à la manière d'une tente bédouine où une petite collation a été préparée (le sens de l'accueil). Un groupe de pélerins de Lyon est également présent. Nous en profitons pour acheter le DVD de la tournée de la chorale des enfants de Taybeh en France.
Notre-Dame de Taybeh

Avec passion, il nous parle un peu de lui (pour se présenter), mais beaucoup de TAYBEH, du passage de Jésus à Ephraïm il y a 2000 ans, de son école, de sa population arabe chrétienne, du dépeuplement de la population chrétienne en Terre Sainte accentué depuis la guerre des six jours, de l'entente des différentes églises présentent ici, de la situation en Terre Sainte, de sa joie de nous rencontrer et du signe de solidarité manifesté par notre présence auprès des villageois en particuliers et de tous les chrétiens de Terre Sainte en général (Taybeh attire plus de 100 groupes de pélerins par an qui viennent participer à la messe dominicale), de la situation des chrétiens en Terre Sainte, des initiatives lancées comme la création d'une radio chrétienne.

Les pèlerinages contribuent à aider les chrétiens à rester en Terre Sainte non seulement d'un point de vue humain mais aussi économique.

Le père RAED est aussi à l'initiative des lampes pour la paix en 2004. Son objectif, unir plus de 100 000 églises à travers le monde dans une prière pour la paix en Terre Sainte. C'est avec joie que nous avons achetés des lampes afin que cette lumière puisse également briller chez nous, sur notre Caillou.

Cette lumière de la Paix est aussi quelque part un signe pour nous, chrétien de la diaspora, une lueur d'espoir  au milieu de la haine, de la mort, le chômage, d'un avenir sombre, de l'isolement de plus en plus soutenu, une petite flamme vacillante face à la nuit qui semble vouloir tout submerger. Les chrétiens de la Terre Sainte sont aujourd'hui comme les apôtres dans la barque balottée par la tempête et les vagues qui menacent de les engloutir dans la nuit mais ils sont aussi cette petite lueur qui déchirant la nuit annonce déjà l'aube et le jour nouveau qui vient. Et comment cette flamme pourra-t-elle être éteinte, puisque c'est Jésus lui-même à qui même la mort s'est soumise.  Oui, le père RAED et tous nos frères et soeurs chrétiens de la Terre sainte sont comme les veilleurs de l'aube "car rien ne pourra jamais nous séparer  de l'amour de Dieu". N'ayons pas peur, comme le disait notre vénérable Jean-Paul II. Gardons confiance en la Divine Providence. Allumer ces lampes quelques fois dans nos chapelles et nos églises, nous permet d'être en communion avec nos frères et soeurs qui veillent là-bas et qui nous représentent en cette terre de l'incarnation.

Taybeh a aussi une fabrique de bière (là aussi à l'initiative du Père RAED) et il y a même une fête de la bière ici. C'est fou non !

Avant le déjeuner, le père nous invite à visiter la maison des paraboles où nous attend soeur Claudine (soeur de la Sainte Croix de Jérusalem) qui est en fait une vieille maison palestinienne dont la disposition intérieure et les aménagements nous parlent et expliquent les paraboles de Jésus. C'est une magnifique promenade où nous pouvons nous rendre compte que les paraboles nous parlent aussi du quotidien et du vécu des contemporains de Jésus.

A la fin de la visite, nous sommes invités à nous rendre au restaurant de la maison d'accueil des pèlerins de Taibeyh, le centre Charles de Foucauld, tenue par les soeurs de la Sainte Croix où un bon repas chaud nous est servi.
Le père Raed et Vitolio
Après le café, nous nous rendons à la petite boutique située juste en face de l'entrée de la paroisse où chacun a pu faire quelques emplettes et acheter pour d'autre la lampe de la paix.

Nous rentrons à Jérusalem vers 14h00. Comme il est encore assez tôt et que certains souhaitent faire des emplettes, nous nous constituons un petit groupe pour partir faire des courses et visiter le souk de la vieille Ville. Nous avons la chance d'être accompagné par une des bénévoles de la Maison d'Abraham pour nous guider.Nous avons de la chance, car Edouard nous emmène en bus et nous dépose à la porte de Jaffa.Nous faisons ainsi l'économie de marcher pour aller à la vieille ville.Nous avons rendez-vous à la porte de Damas pour prendre le taxi collectif (en fais un taxi-bus)qui nous ramènera à la Maison d'Abraham.

Nous finissons par nous séparer en deux groupes. Nous avons rendez-vous à 17h à la porte de Damas (Damascus Gate). Nous entrons dans le souk par la rue David que nous descendons. On trouve vraiment de tout dans le souk depuis les articles de souvenirs, les épices, les vêtements, les chaussures, les boucheries, etc... Cela nous rappelle un peu notre Chinatown à Nouméa, mais c'est plus grand ici. La recherche des vêtements chauds et des chaussures n'est pas simple ici car les tailles ne sont vraiment pas adaptées aux calédoniens mais en cherchant bien nous arrivons à dénicher une petite boutique sur la place Muristan, au bout du souk Aftimos où nous trouvons un accueil très sympathique du commerçant qui se démène pour nous dénicher les bonnes tailles et nous fait de bons prix. C'est dans ce quartier que se situait le premier hospice des frères hospitaliers de l'ordre de Saint Jean de Jérusalem (l'ordre de Malte actuel).
Depuis 1960, l'Ordre est toujours présente dans le nouvel hôpital situé dans le quartier Sheik Jarrah à Jérusalem.
Nous prenons ensuite la direction de la Porte de Damas par la rue Beit HaBad. Les rues sont étroites mais le plus dingue c'est que l'on arrive à croiser des chariots à bras transportant des marchandises poussées par des jeunes et même des scooters ou des tripoteurs. C'est de la folie !

Nous avons un peu de mal à trouver le bus n°35 qui doit nous ramener à la Maison d'Abraham.Nous nous trompons de station. Nous sommes à la station de bus et non à celui des taxis bus arabe sur l'avenue Sultan Suleiman. Mais heureusement, au milieu de la circulation, l'autre groupe, qui avait réussi à prendre le taxi collectif (un petit bus de 20 places) nous reconnaît et fait arrêter le bus juste au petit giratoire devant la Porte de Damas à l'intersection de l'avenue Sultan Suleiman et l'avenue Haneviim. Nous payons 5 sheckels chacun et hop, nous voilà embarqués pour Ras Al-Amud. Quelle chance nous avons eu car nous aurions eu du mal à trouver la station de taxi collectif qui se trouve en fait plus haut après le collège Schmidt pour filles. Il faut rentrer dans une sorte de petit marché. Les taxis se trouvent juste derrière. Ce sont en général des minibus mercédes blanche à bande bleue.

En descendant devant la mosquée de Ras Al-Amud (qui est sous la menace d'une démolition car construite sans autorisation), nous en profitons pour acheter des kakis et des fraises chez le marchand de fruit avant de rentrer à la Maison d'Abraham où nous rentrons frigorifiés par le vent froid qui s'est levé. Il nous reste une petite heure avant le dîner et la bonne soupe qui nous attend.
Demain, lundi, nous avons au programme le mur occidental, l'esplanade des mosquées, Sainte Anne (la fontaine de Bethesda) et le lithostrotos. 

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